A L'HEURE OU BLANCHIT LA CAMPAGNE

Voyons voir... Oui, je pense que l'on pourrait commencer ainsi :

Vos parents se sont enfin décidés : voici quelques années déjà que vous avez quitté le foyer familial et il est plus que temps pour eux de migrer vers un nouvel appartement bien plus propice à leur vie de couple retrouvée. En bon fils serviable, vous avez décidé de mettre la main à la patte pour tout empaqueter. Vous voici donc perdu dans le grenier, bien en peine pour trouver par quel bout prendre le rangement de tout ce cafarnaum. Les cartons se succèdent, s'empilent, s'alourdissent tandis que les placards et les malles se vident. Les heures passent mais il semble qu'elles n'ont plus prise sur vous alors que les objets de votre enfance, accompagnés d'odeurs et de bruits à nouveau familiers, défilent devant vos yeux.




L'après-midi est déjà bien avancée lorsque vous ouvrez une nouvelle armoire et commencez à la vider de son contenu. Mais quelque chose la différencie des autres. Vous ne savez pas encore quoi, mais il ne faudra pas longtemps pour que vous mettiez le doigt dessus. Votre main s'approche machinalement de l'objet suivant et tout devient clair. Ce que vous avez devant vous, ce n'est pas n'importe quel objet surgi du passé. Il a été votre compagnon de route pendant de nombreuses années, il est emprunt de souvenirs, de nuits au sommeil difficile à trouver. Le ciel se dégage un instant, et un fin rayon de lumière perce par la lucarne, la poussière dans l'air ajoute au surnaturel de la scène, on entend presque des choeurs s'élever du néant au moment où vos doigts agiles agrippent le clavier anthracite - j'adore les envolées lyriques. Un moniteur au design typé, une manette sortie tout droit d'un film de seconde zone sur les univers cybers, un tas de disquettes poussiéreuses dans leur étui rouge et gris, plusieurs boîtes "cristal" ou cartonnées de différentes tailles, tout y est.

Vous vous abandonnez quelques instants au souvenir d'écrans de jeu aux couleurs vives, vos parties de "BOMB JACK" avec vos amis, vos nuits à lutter pour affronter le tableau suivant d'"ARKANOID", ou encore ces heures passées à taper sur votre clavier pour franchir un nouvel écran de "SRAM". Mais il est déjà trop tard, vous voilà happé par un courant nostalgique et les questions se succèdent alors. Est-ce que tout ce fourbi fonctionne encore ? Saurez-vous toujours le faire fonctionner ? Tous ces programmes vieux de plus de vingt ans ont-ils encore ne serait-ce qu'une once d'intérêt lorsque l'on est rompu aux jeux vidéo modernes ? Plus vous vous posez de questions et plus l'inéluctable se rapproche, insidieux, sournois, jusqu'à vous frapper sans prévenir : ce CPC là ne partira pas dans un carton, c'est le vôtre et vous ne vous en séparerez pas plus que d'une vieille montre sans valeur marchande mais offerte par un être cher aujourd'hui disparu. C'est avec une certaine surprise que vos parents vous voient dévaler l'escalier, un clavier et une boîte à chaussures sous le bras, un écran à la main, pour glisser énigmatiquement tout cela dans le coffre de votre voiture, heureux de cette belle trouvaille, comme au premier jour.

Saluant vos parents d'une étreinte pleine d'affection, vous rejoignez votre domicile avec votre trésor bien à l'abri prêt de vous.

A nouveau, la lady entre dans votre vie. Vous posez tout ce fourbi sur votre bureau et vous lancez à rebrancher tout cela pour vous replonger tant d'années en arrière. Que vous le fassiez par pure nostalgie ou par curiosité de lancer quelque programme antédiluvien à l'ère du "tout numérique" et de l'Internet, vous savez déjà que vous allez passer un bon moment. En se débrouillant bien, la belle pourrait même trouver sa place définitivement. Elle sait se faire discrète, vous le verrez. Elle peut se contenter d'un petit coin où elle saura malgré tout ne pas se faire oublier des gens désireux d'entretenir une part du patrimoine de la préhistoire de notre informatique moderne.

Mais attention, elle est fragile, voilà bien longtemps que son coeur de cilice est resté froid, il ne faut pas la brusquer, au risque de la tuer d'un coup après toutes ces années d'attente. Allons, détendez-vous, préparez-vous un café, un thé, asseyez-vous et prenez quelques minutes pour examiner la situation. Depuis plus de dix ans qu'elle vous attend, elle peut encore patienter un peu...



Affutage des armes

C'est avec les bons outils que vous accomplirez des merveilles. Vous allez voir que peu de choses suffiront pour concevoir les pièces manquantes ou réparer celles qui n'ont su résister à la morsure du temps. En gros il va vous falloir:

Un fer à souder, même rudimentaire. C'est une évidence, je le crains, vous allez devoir jouer un minimum de la soudure. Le plus souvent, il s'agira de rien de bien sérieux et même les moins adroits devraient s'en sortir. Malgré tout, à moins que vous ne soyez vous-même un as de l'électronique, vous n'hésiterez pas à vous mettre dans la poche un ami ou un proche du métier. Soyez prêts à le soudoyer, armé de votre meilleur bouteille de whisky.

Des tournevis. Le grand classique, n'oubliez pas dans votre musette une bonne vieille boîte de tournevis plats et cruciformes, sans omettre un jeu de tournevis de précision. Ces derniers vous seront surtout utiles si vous devez intervenir sur le lecteur de disquettes de votre CPC.

Des produits nettoyants. Vous devrez enfin pouvoir compter sur les habituels produits nettoyant. Faites l'acquisition d'une bonne bouteille d'alcool à 90° ou modifié et n'écartez pas la possibilité d'utiliser un peu d'alcool à brûler. Armez-vous de produits en vaporisateur dédiés aux surfaces modernes (oui, oui, même pour un CPC… Et je ne veux plus de sarcasmes de ce genre, merci). Pour nettoyer le verre de l'écran, vous pouvez optez pour un produit nettoyant optique, mais l'alcool reste le plus efficace. Munissez-vous aussi d'une bombe à air sec, ce produit un peu onéreux reste le plus efficace pour chasser la poussière sans rien toucher directement.

Au fur et à mesure que nous aborderons les différents montages, je vous ferai part des outils ou matériaux dont vous aurez ponctuellement besoin. Ce seront des outils généralement peu coûteux et que vous possédez peut-être déjà (serre-joint, perceuse, pince, etc).

Autre chose, la belle adore les bijoux. Moi-même, je reste convaincu que rien de bon ne peut sortir d'un bricolage fait de bouts de ficelles. Je vous indiquerai donc, prix inclus, les achats dont vous devrez vous acquitter au fil de ces lignes. Mais ne vous inquiétez pas, il s'agira généralement de rien de bien méchant. Chaque montage sera accompagné d'une note de difficulté de réalisation échelonnée sur 5 étoiles. ()
On ne se lancera pas dans un tuning des plus mal placés, on fera simplement en sorte de maintenir une certaine harmonie des couleurs et des styles pour qu'au final le design général reste cohérent...

Bref, faites-moi confiance et foncez, vous ne le regretterez pas...


Fer à souder = 30,00 €
Jeu de tournevis = 10,00 €
Bombe à air sec = 8,00 €
Produits divers = Variable








Ah, une dernière chose avant que nous poursuivions notre route ensemble : je possède un CPC 6128, c'est donc cette heureuse machine qui sera ma belle assistante. Ne paniquez pas, lorsque trop de choses divergeront entre mon modèle et le vôtre, je ferai en sorte d'aborder les caractéristiques de chaque machine. Vous ne serez donc pas pris de court, que vous possédiez un CPC 464, 664 ou 6128, que votre modèle soit de la gamme CPC+ ou non.


Perdu dans tous ces modèles de CPC ? Consultez la page consacrée à la description des connectiques se trouvant au dos de chacun des modèles pour y voir plus clair.

Toutefois, gardez à l'esprit que les CPC 664, 6128 et 6128+ sont les modèles les plus adéquats ici. Le 464 restera désespérément figé dans son époque si vous ne possédez pas un lecteur de disquettes externe DDI-1. Quant aux 464+, non content d'assumer les mêmes tares que son aîné, il n'est équipé d'aucun connecteur pour lecteur de disquettes externe... Nous ferons en sorte que tout se passe pour le mieux, mais seuls les CPC 664, 6128 et 6128+ permettront de bénéficier de tous les bienfaits prodigués par ces quelques pages.

A bon entendeur, rentrons maintenant dans le vif du sujet...